Le seul moyen de distinguer une thermopompe d’un simple climatiseur est de lire les inscriptions sur l’appareil. En inspection, préachat, la découverte d’une thermopompe est toujours une bonne nouvelle. Bien utilisée, elle permettra aux nouveaux propriétaires d’économiser chaque année quelques centaines de dollars en frais de chauffage. L’appareil a deux composants principales: un compresseur installé à l’extérieur et un condenseur sous forme d’unité murale ou intégré au système de chauffage à air pulsé de votre propriété. Il existe aussi des thermopompes à l’eau, comme celles utilisées dans les systèmes de géothermie. Ce sont des systèmes très coûteux à installer, qui permettent en revanche de climatiser et chauffer à très peu de frais.

Sur une propriété existante, il est toujours possible d’ajouter une thermopompe à l’air. Le prix de l’appareil sera de 15 % à 20 % supérieur à celui d’un climatiseur.

Leur efficacité pour votre maison

En mode, chauffage, la thermopompe achemine vers l’extérieur un frigorigène à l’état gazeux. Il absorbe la chaleur contenue dans l’air extérieur, puis reprend le chemin vers l’intérieur. La vapeur est alors comprimée, ce qui fait augmenter sa température. Un ventilateur fait transférer cette chaleur à l’air des pièces qu’on souhaite chauffer. Tout cela fonctionne très bien jusqu’à ce qu’il fasse -10 ou -12 °C à l’extérieur. Avec un système central, la thermopompe s’arrête automatiquement et la fournaise ou la chaudière se met en marche. Avec une unité murale, il faudra passer manuellement à un autre moyen de chauffage, qu’il s’agisse de plinthes électriques ou d’un chauffage central.

Quoi qu’en disent les fabricants et les détaillants, la plupart des thermopompes ont bien du mal à extirper de la chaleur de l’air extérieur quand il fait très froid. « À partir de -7 °C, il y a moins d’énergie dans l’air extérieur et la thermopompe se met à forcer. Elle peut fonctionner à -30 °C, mais elle générera très peu de chaleur », explique Marc Havard, expert en chauffage et climatisation.

Les fabricants ont beaucoup amélioré la capacité des thermopompes à extraire de la chaleur de l’air froid en consommant un minimum d’électricité. Pour connaître la performance d’un appareil, on peut se fier à son indice SER. Selon M. Havard, une thermopompe typique a un SER de 12, ce qui permet de s’en servir jusqu’à -12 °C. Celles de conception avancée ont un SER de 18, ce qui les rend efficaces jusqu’à -15 °C.

On peut comparer la thermopompe avec les autres systèmes de chauffage en utilisant le coefficient de performance (CP), qui établit l’efficacité à convertir la source d’énergie en chaleur. Ce coefficient fait abstraction de l’efficacité du système à bien distribuer la chaleur dans le logement. Un système au mazout peut avoir un CP de seulement 0,7 parce que la combustion n’est pas parfaite et qu’une partie de la chaleur s’envole avec la fumée. Une plinthe électrique a un CP de 1,0, puisque toute l’électricité sert à produire de la chaleur. Une thermopompe peut atteindre ou dépasser un CP de 3,0. C’est donc dire qu’avec la même consommation d’énergie, elle produit trois fois plus de chaleur qu’une plinthe électrique!

Coefficient de performance (CP) des systèmes de chauffage

  • Chaudière au mazout avec brûleur très âgé: 0,65
  • Fournaise au gaz à haute efficacité: 0,95
  • Plinthes électriques et convecteurs: 1,0
  • Système électrique à air pulsé: 1,0
  • Thermopompe à air (10 °C à l’extérieur): 3,3*
  • Thermopompe à air (-8,3 °C à l’extérieur): 2,3*

Données tirées de la publication Thermopompes à air de Ressources naturelles Canada

Entretien d’une thermopompe

  • Avec un entretien minimal, une thermopompe aura une durée de vie d’environ 15 ans. Il est très important de nettoyer les filtres de l’unité intérieure tous les trois mois.
  • L’unité extérieure peut s’encrasser de poussière, de toiles d’araignées et de débris végétaux. On la nettoie avec un jet d’eau à basse pression.
  • À la suite d’une transaction immobilière, il est recommandé de faire réviser et nettoyer les appareils par un technicien spécialisé. Cela coûte autour de 250 $.

Problèmes potentiels avec une thermopompe

  • Absence de sectionneur

Près de l’unité extérieure doit se trouver un sectionneur, qui permet de couper l’alimentation électrique lors d’un entretien ou un remplacement.

  • Beaucoup d’eau l’automne

L’unité extérieure crée beaucoup de condensation, notamment lors des journées humides d’automne. Cette eau peut s’accumuler au sol ou sur une terrasse. On peut brancher un tuyau sous l’appareil pour diriger l’eau plus loin.

  • Gros glaçons

L’hiver, l’unité extérieure doit régulièrement produire de la chaleur pour se dégivrer. Si le mode dégivrage n’est pas efficace, la glace envahit le bas de l’appareil. Consulter un technicien.

  • Odeur d’égout

L’unité intérieure génère de la condensation en mode climatisation. Cette eau doit être acheminée par une conduite flexible qui décrit une boucle avant de rejoindre la tuyauterie d’évacuation. En l’absence de cette boucle, ou si l’eau qu’elle contient s’est asséchée (ce qui se produit l’hiver), des odeurs d’égout peuvent remonter. Consulter un technicien.